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Tribune dans le JDD : "Twitter contrevient au droit en vigueur"

Dernière mise à jour : 22 juil. 2022

Dans une tribune pour le Journal du Dimanche, le COFRADE et l'OPEN (Observatoire de la parentalité et de l'éducation numérique) dénoncent la présence de contenus pornographiques sur Twitter, accessibles à tous les mineurs. Retrouvez ci-dessous l'intégralité du texte.


De nombreuses études montrent que la plupart des petits Français possèdent désormais leurs propres outils numériques entre 6 et 10 ans, ce qui conduit à l’arrivée d’enfants de plus en plus jeunes sur les réseaux sociaux. Ainsi, 28% des enfants âgés de 7 à 10 ans et 72% des 11-14 ans les fréquentent régulièrement et y possèdent 2,5 comptes, selon notre enquête OPEN-UNAF-IPSOS . Cette course effrénée à l’équipement et les usages qui en découlent devraient interpeller les adultes puisqu’un nombre croissant de ces enfants rapporte avoir été exposé à des contenus choquants : 40 % des 7-10 ans.


Qu’il s’agisse de sexualité ou de violence, l’ensemble des réseaux sociaux sont concernés par la présence de contenus inadaptés à l’âge de certains de leurs utilisateurs. Les enfants et adolescents français passent le plus clair de leur temps sur des plateformes étrangères, dont la régulation est très complexe. Selon la législation, les enfants ne sont pas censés être présents sur ces réseaux avant 13 ans, et entre 13 et 15 ans uniquement avec l’accord parental. Or l’âge des utilisateurs est peu, voire pas contrôlé par les plateformes - et encore moins par les autorités. S’abritant derrière leur statut d’hébergeurs, elles nient toute responsabilité au regard des contenus choquants, dégradants ou illicites que pourraient poster leurs utilisateurs.


Les conditions d’utilisation de Twitter, en particulier, sont surprenantes voire en totale contravention avec les lois de protection de l'enfance en vigueur en France. S’il interdit les contenus « excessivement sanglants », Twitter autorise, sous conditions, la publication de tous les autres médias, y compris pornographiques (« pour adultes », selon l’euphémisme de la plateforme). En quelques clics, n’importe quel enfant peut ainsi être exposé à des vidéos pornographiques, parfois de nature zoophile, et même à des viols. Il lui suffit de passer outre l’avertissement présenté par le site, sans aucun contrôle de son âge.


Une récente loi oblige les plateformes numériques à prendre toutes les mesures techniques nécessaires pour s’assurer qu’aucun enfant ne puisse se déclarer majeur dans le but d’accéder à des contenus pornographiques. Un simple bouton « J’ai plus de 18 ans » ne suffit plus. C’est sur ce fondement que nos associations ont saisi l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (ARCOM) afin de réclamer le blocage de 5 sites pornographiques mondiaux. À ce titre, il est flagrant que Twitter ne respecte pas la législation, et qu’il s’expose à une potentielle suspension de ses services en France si ses conditions d’utilisation étaient portées à la connaissance de l’ARCOM. Dans le contexte du rachat de cette plateforme et des annonces faites par son acquéreur, gageons que la protection de l'enfance ne sera pas sacrifiée au nom de la liberté d'expression.


Face à cette situation nous réclamons :

  • la suspension temporaire des réseaux sociaux qui ne respectent pas les textes législatifs de protection de l’enfance.

  • la tenue sans délais d’Etats généraux concernant la régulation des réseaux sociaux avec pour prisme principal la protection des enfants.


Armelle Le Bigot-Macaux, Présidente du Cofrade

Thomas Rohmer, Fondateur et Directeur de l’OPEN (Observatoire de la parentalité et de l’éducation numérique)



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