La Fashion Sleep : un défilé de mode au service du droit au sommeil
- COFRADE 
- 13 juin
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 21 oct.
Le 13 juin dernier, le Quartier Jeunes, face au Palais du Louvre, s’est transformé en temple de la couture. Le COFRADE y a organisé un événement aussi festif que militant : un défilé de mode pour sensibiliser les adolescent·e·s aux bienfaits du sommeil.
En partenariat avec le lycée des métiers Madeleine-Vionnet de Bondy, nous avons lancé un défi aux élèves de la filière mode : créer des tenues de nuit originales pour porter un message fort et clair : le sommeil est un droit fondamental.
© Crédit photos : Philippe Denis
Un défilé engagé pour repenser le sommeil
Le sommeil est souvent relégué au second plan et perçu comme une perte de temps, un frein aux loisirs ou une affaire réservée aux jeunes enfants. Pourtant, il est indispensable à la santé mentale, physique et cognitive, à la réussite scolaire et à l’égalité des chances.
La Fashion Sleep est le prolongement artistique et militant de la campagne Bonne Nuit, Bon Jour lancée par le COFRADE en 2022. Après des vidéos pédagogiques, une comptine, un colloque au Sénat et un plaidoyer porté jusqu’à l’ONU, ce défilé réaffirme avec force que bien dormir est un droit, inscrit dans l’article 31 de la CIDE.
Le pyjama comme outil de plaidoyer
Une soixantaine d’élèves de seconde et de BTS ont imaginé, conçu et défilé avec des tenues créées pour l’occasion. À travers leurs créations, allant du pyjama à nounours aux ensembles kimono, jusqu’au costume de mariés en satin et aux ensembles upcyclés à partir de taies d’oreiller, les élèves ont fait passer des messages forts.
Exit le discours moralisateur, place à une campagne qui valorise le sommeil comme un choix personnel, socialement valorisant et créatif. La Fashion Sleep a su répondre à trois besoins fondamentaux des adolescent·e·s. D’abord, l’affirmation de soi : le sommeil reflète nos goûts, notre personnalité. Ensuite, la sociabilité : il peut rassembler, devenir un sujet partagé et collectif. Enfin, le plaisir : bien dormir, c’est aussi fun, stylé, libérateur.
Deux défilés ont rythmé la journée : un premier devant leurs camarades, puis un second en soirée, devant un public institutionnel composé de mécènes, d’élu·e·s et de partenaires, dont Hélène Bidard, adjointe à la Maire de Paris en charge de la jeunesse.
Un enjeu de santé publique pour les adolescent·e·s
Un sommeil de qualité et en quantité suffisante est indispensable au développement neurologique, psychologique et physique. Sur le plan mental, il contribue à une meilleure régulation émotionnelle, réduit les troubles anxieux et dépressifs, et améliore la concentration et la mémoire. Sur le plan physique, il favorise l’équilibre hormonal, aide à la régulation de l’appétit et participe à la prévention de la prise de poids.
En 2023, une étude de la FNEPE révélait que près d’un·e adolescent·e sur deux cumule une dette de sommeil équivalente à une nuit complète chaque semaine. Aujourd’hui, les adolescent·e·s dorment en moyenne 7h45 par nuit, alors que leurs besoins réels se situent entre 9 et 10 heures. Depuis les années 70, iels ont perdu 2h de sommeil par nuit.
Récemment, le gouvernement a chargé le CESE, Conseil économique, social et environnemental, d’organiser une convention citoyenne sur les temps de l’enfant. 130 citoyen·ne·s réfléchiront aux rythmes scolaires, aux vacances, au temps d’écran, à l’accès à la culture et au sport… Le sommeil souffre encore d’un manque d’intérêt. Il est temps de le remettre au cœur des priorités pour construire des politiques publiques qui correspondent aux réalités des jeunes.












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